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Mais, nous légionnaires, que savons nous exactement des compagnies montées ?
Lorsque je pose la question à mes amis, pourtant des vieux de la vieille, la réponse est approximativement la même. « El Moungar, Colonne de légionnaires, la moitié à dos de mulets, marche dans le Sahara, frontière Algéro-Marocaine, vers 1900. » bref c’est loin… très loin. Azincourt, Waterloo, compagnie montée… tout est mélangé dans le même pot de yaourt. La Com. De l’Amicale de Puyloubier, que nous appellerons par facilité Comal, se plonge donc dans les archives pour vous en extraire la substance.
Le contexte de sa création
« L’expérience nous a appris que le principal facteur de succès dans nos guerres coloniales est la rapidité de marche » écrit le capitaine Halo*. Oui mais la solution n’est pas évidente, en particulier dans l’aride région Sud oranaise frontalière entre l’Algérie et le Maroc où les cavaliers indigènes se déplacent comme du vif argent échappent aux colonnes moins mobiles des Français pour les rattraper. La cavalerie française est placée dans l’alternative de profiter de sa mobilité en se portant en avant de l’infanterie et laisser celle-ci exposée à la destruction, ou rester à proximité de ses bases et laisser l’initiative à l’adversaire.
Les premiers essais d’organisation d’une infanterie montée destinée à combler un vide tactique que ni la cavalerie ni l’infanterie ne remplissaient, avaient échoué. Essentiellement parce que cette unité hybride n’intéressait personne. Conséquence, la conquête s’est transformée en guerre d’usure, en particulier dans cette région ou la population, essentiellement nomade était trop mobile pour être atteinte, et si d’aventure elle se sentait menacée, elle se repliait de l’autre côté de la frontière Marocaine. Quand bien même les colonnes de poursuite violerai-t-elles le territoire marocain, elles se trouveraient brisée par un adversaire redoutable : La nature. L’océan des dunes sablonneuses, les vallées desséchées et les hammadas sans relief.
La prise de conscience du problème, pour l’autorité militaire, intervient lors du « combat de Moualok » ou la vulnérabilité d’une cavalerie dépourvue de soutien d’infanterie a été démontrée. Cette affaire, qui a aussi pour nom le « combat de Chelalla » eu lieu en 1881, lors de la révolte de Bou Amama. Pour faire court, Les colonnes envoyées pour se saisir du saint homme tombaient très souvent dans le vide.
Le 19 mai 1881, une colonne comprenant un bataillon de la légion, était parvenue à un col ou l’ennemi avait préparé une embuscade. L’infanterie se précipite sus à l’ennemi, légion comprise, laissant le convoi à la garde de trois escadrons de chasseurs d’Afrique. Le piège, qui reposait sur l’impétuosité des Français, fonctionne à merveille. La cavalerie indigène attaque le convoi, tuant presque tous les chasseurs et pillant les chariots avec une remarquable efficacité. Bilan : 72 tués, 15 blessés et 12 disparus.
L’Armée s’aperçoit qu’elle dépend beaucoup trop des cavaliers indigènes pour couvrir sa propre cavalerie et qu’il est dangereux de compter sur eux pour autre chose que des missions d’éclairage. De plus, les soldats européens sont incapables de distinguer l’ennemi de l’ami dans le tourbillon amalgamé de cavaliers indigènes.
Le lendemain, le commandement décide de « nettoyer les écuries d’Augias » en renvoyant les deux tiers de sa cavalerie indigène. Désormais plus aucun chef de colonne n’était disposé à envoyer sa cavalerie trop loin. Résultat point d’éclairage = perte d’efficacité.
Il fallait trouver une solution pour résoudre ce problème : Comment soutenir la cavalerie, faute de quoi on serait condamné à se laisser manœuvrer par un adversaire beaucoup plus mobile.